mardi 17 février 2009

PAPY

Il s’est éteint le jour de ses 78 ans. Moi qui étais incapable de retenir son âge … Désormais, celui-ci est à jamais figé dans le temps, il ne grandira plus jamais.
J’aurais aimé, de son vivant, que l’on ait plus de choses à se dire, mais on parlait plus souvent de la pluie et du beau temps. Néanmoins, on savait qu’il appréciait beaucoup nos visites, qu’il les attendait, même si elles étaient peu fréquentes de par la distance qui nous séparait. Mais il nous en était reconnaissant, de venir lui rendre visite et de lui consacrer un peu de notre temps à chacun de nos week-ends carolos.
Il a beaucoup souffert durant sa vie et nous le savions, mais il est parti sereinement, sans douleur, en fermant les yeux et s’endormant, en ayant pris le soin d’attendre que ses enfants soient là pour l’entourer et l’accompagner dans son dernier voyage.
Je m’étais souvent « préparée » à la perte d’un de mes aïeuls, mais jamais je n’avais imaginé à quel point cela pouvait être douloureux. Il est le premier que je vois partir, étant trop jeune pour réaliser vraiment la disparition de ceux qui l’ont précédé.
Je n’ai pas supporté que Maman évoque le choix de son cercueil, des fleurs et autres choses auxquelles il faut penser si rapidement, trop rapidement. Mais je n’en ai rien dit, car je sais que c’est encore plus difficile pour elle, Tatie et Tonton que pour moi.
Mais je ne suis pas parvenue à paraître jusqu’au bout. Je n’ai pas cessé de m’imaginer comment il pouvait être dans cette chambre si glaciale dans laquelle je ne suis pas entrée. Je ne parviens pas à chasser de ma mémoire les images de son enterrement, les jolies paroles que Maman a prononcé à son égard. Je ne suis pas parvenue à accepter de le laisser là, tout seul, dans le froid enneigé.
Le temps passe doucement depuis ce tout dernier samedi de janvier où il s’est éteint et je ne parviens pas à penser que je me ferai à l’idée de ne plus jamais le voir …